Père Lizier de Bardies | 11 décembre 2017 | parole
La Conférence des évêques suisses (CES) et la Fédération des Églises protestantes de Suisse (FEPS) ont appelé, dans deux communiqués publiés lundi 4 décembre, les propriétaires de commerces à renoncer à ouvrir dimanche 24 décembre. Voilà une voix bien discordante dans le paysage économique et médiatique, tout acquis au travail le dimanche – à l'exception des milieux syndicaux.
Les conséquences étaient prévisibles, des premières lois votées il y a une dizaine d'année sous la présidence de Nicolas Sarkozy (« Travailler plus pour gagner plus ») : une fois la porte entrouverte par une loi limitant l'interdiction générale du travail dominical, il est devenu facile, décret après décret, d'en ouvrir progressivement le champ. Ainsi les grandes enseignes ouvrent tous ces dimanches de fin d'année, et la Mairie de Toulouse vient par exemple d'annoncer les dates des sept dimanches de 2018 pendant lesquels les commerces pourront ouvrir. Dans leur communiqué les évêques suisses soulignent que le dimanche est « un jour de repos et de reprise, consacré au Seigneur, à la famille, aux relations interpersonnelles : cela vaut d'autant plus quand celui-ci tombe – c'est le cas cette année – la veille de Noël ». La fédération des Églises protestantes de Suisse, pour sa part, « pour entretenir nos racines et nos traditions chrétiennes communes », encourage les commerçants à respecter le repos dominical, particulièrement le 4ème dimanche de l'Avent, en fermant leurs magasins et en « laissant leurs employées et employés passer cette journée en famille ».
Mais nous-mêmes, cet appel courageux des responsables des Églises suisses ne nous interpelle-t-il pas ? Pendant l'Avent, les chrétiens se préparent à la fête de Noël. Si le jeûne pratiqué jadis est depuis longtemps abandonné, cette période devrait être un temps de calme, de recueillement, de prière, d'intériorisation du mystère de l'incarnation. Pour les chrétiens que nous sommes, la préparation de Noël ne peut se limiter à celle du repas familial ou de l'échange de cadeaux. À chacun de s'interroger devant le Seigneur : à quinze jours de Noël, ne sommes-nous plus qu'acheteurs-consommateurs stressés ?
Deux bonnes résolutions pratiques pour « monter » vers la fête de Noël : . Chaque jour de ces deux semaines qui nous séparent de la nuit de la Nativité, lire avec soin et méditer la prière d'ouverture de la messe quotidienne, différente chaque jour.
Ne pas céder le dimanche 24 décembre à la fièvre acheteuse généralisée, et prévoir de réserver cette journée à la vie familiale, à la messe dominicale, à la prière. Que l'intercession de la Vierge Marie nous conduise avec sûreté vers la joie de Noël !
LB