Sanctuaire Saint-Jérôme L'Adoration Perpétuelle à Toulouse

La sixième demande du Notre-Père

Père Lizier de Bardies |  1 décembre 2017 |  

Ça y est ! C'est pour ce dimanche ! Au seuil de cette nouvelle année liturgique entre en usage, dans toutes les liturgies publiques de l'Église catholique, en France, la nouvelle traduction du Notre-Père, avec sa sixième demande modifiée. Rappelons le dossier en deux mots.

Nous prions le Notre-Père en français, alors que l'évangile selon s. Matthieu, qui en donne le texte en grec, le traduit lui-même de l'araméen, langue dans laquelle Jésus a appris le Notre-Père à se apôtres. Ces deux transpositions successives de la prière du Seigneur ne sont pas simples et obligent à faire des choix.

La traduction reçue jusqu'aujourd'hui se voulait le plus fidèle possible au texte original grec, malhabile à exprimer la pensée sémitique. Donc, cela donnait, en français : « ne nous soumets pas à la tentation », ou dans la version latine de la vulgate (due à s. Jérôme), que nous connaissons aussi par cœur : « et ne nos inducas in tentationem ». La difficulté est évidemment que cette traduction, pour fidèle qu'elle soit aux mots grecs, donne à soupçonner que Dieu puisse prendre la place du tentateur.

Les évêques ont donc pensé qu'il était préférable désormais de s'éloigner quelque peu de la lettre du texte grec de l'évangile, et d'en exprimer fidèlement mais avec d'autres mots le sens profond, plus fidèle à la pensée sémitique (ce que tentait déjà de faire, mais d'une autre manière, la traduction française traditionnelle, qui s'écartait, elle, du latin pour dire : « ne nous laisse pas succomber à la tentation ») :

Notre Père qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite,
sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour,
pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons aussi
à ceux qui nous ont offensés et
ne nous laisse pas entrer en tentation,
mais délivre-nous du mal. Amen.

P. Lizier de Bardies, recteur