Père Lizier de Bardies | 13 juin 2019
À ceux qui s'inquiètent des droits de l'enfant à naitre est toujours opposée l'égalité des droits des femmes : mariée, célibataire, en couple homosexuel ou non, toute femme a droit à avoir un enfant. Si les seules limites à l'exercice de ce droit sont les possibilités de la science, on ne voit pas où pourrait s'arrêter cette marchandisation de l'enfant. Et pour ce qui est de l'égalité, il est évident (la Manif pour tous en avait bien prévenu), on ne voit pas au nom de quoi on refuserait maintenant aux couples d'hommes, voire aux hommes célibataires, le droit d'avoir un enfant en louant le ventre d'une femme. Le marché existe, on peut même choisir les qualités génétiques de l'ovule destiné à être implanté…
L'Église peut bien multiplier les mises en garde pour le bien de l'enfant, le bien du couple et de la famille, et donc pour le bien de la société, contre l'individualisme et le relativisme ambiants. Les évêques – pour ne parler que d'eux – peuvent bien multiplier et proposer des réflexions bioéthiques et philosophiques de grande qualité. Ce n'est pas les crimes ou scandales sexuels de membres du clergé, ni l'opposition marquée de la presse à toute réfé-rence morale religieuse, qui rend la parole de l'Église inaudible. La France n'est pas seule-ment déchristianisée, l'anthropologie dominante s'est affranchie de son socle chrétien (ce qu'est une personne humaine, sa dignité infrangible, ce qui fait sa bonté et sa beauté, de quoi sont constitués le bien commun et le lien social).